Objectif de l’atelier
Comprendre les clés de la coopération, identifier ce qui peut l’entraver, notamment les comportements défensifs et manifestations parfois sournoises de notre égo : telle était la promesse de cet atelier « Mindsteps ». Ces ateliers ont été imaginés afin de permettre aux salariés de bénéficier deux fois par an de temps de cohésion et sensibilisation au développement de leurs softskills.
Durant deux heures, nous avons exploré le thème central de la sécurité psychologique, ingrédient majeur de la coopération dont j’ai déjà décrit les caractéristiques dans l’ article « Aux racines de la collaboration ».
Après un temps d’icebreakers et de cohésion en équipe, nous avons plongé dans la découverte des ingrédients propices à la sécurité psychologique. Première étape, comprendre ce qu’est un comportement défensif et comment et pourquoi il se manifeste. Nous avons exploré les 3 F, fight, flight, freeze, ces attitudes réflexes que nous activons souvent de manière insconsciente quand nous nous sentons en danger et qui sont très bien décrites par la grille de lecture de la Radical Collaboration (zone rouge et rose, cf article « envoyons du vert »).
Comme je l’ai expliqué dans mon livre « Les choses importantes, faites confiance à votre boussole éthique », nous sommes sur-équipés pour percevoir les menaces grâce à l’ héritage de l’évolution et des stratégies gagnantes de survie dont tous les êtres vivants sont dôtés. Mais ces stratégies – si elles fonctionnent dans le monde matériel lorsqu’un réel danger survient (par exemple en traversant la rue) – s’avèrent souvent contre-productives dans nos relations inter-personnelles et produisent fréquemment l’effet inverse de ce que nous souhaitons. L’exemple typique est de ne rien dire pour éviter un conflit (comportement flight ou freeze), ce qui, en règle générale, dégrade la relation à force de non-dits et d’incompréhension et finit par aboutir à un conflit pour solde de tout compte.
Désactiver nos comportements défensifs suppose de les repérer. La conscience de soi est la première compétence à développer. Pour développer cette conscience, notre entourage professionnel peut grandement nous y aider, si nous acceptons leur feedback et ne rentrons pas dans une logique de déni, typique du comportement défensif ! D’où l’intérêt de partager une même grille de lecture en équipe (suis-je dans rouge, le rose ou le vert ?) et de se doter de quelques clés pour se donner du feedback.
Comment cultiver une posture propice à la coopération ?
Dans un deuxième temps, nous avons investigué ce qui favorise la posture coopérative, la fameuse zone verte décrite par l’approche de la Radical Collaboration. Excellente nouvelle pour chacun d’entre nous, la détente est un sésame de la posture coopérative. Lorsque nous sommes détendus, nous avons davantage accès à notre intuition, à nos ressources et adoptons plus facilement un état d’esprit ouvert et curieux. Par ailleurs la détente constitue également un ingrédient important de notre bien-être, à l’apposé des tensions et du stress, qui, s’ils deviennent chroniques, mettent en risque notre santé. Les entreprises qui se dotent d’espaces conviviaux ont donc doublement raison, même si cela ne suffit pas, loin de là, pour favoriser la coopération.
Mais revenons à la posture coopérative. Il s’agit d’un savant mélange entre état intérieur (mon état d’esprit) et posture corporelle (détente, gestuelle ouverte, attitude d’écoute active). Les participants ont pu expérimenter cette posture à travers des temps d’écoute empathique, une technique de recentrage et des partages sur les ressources dont ils ont besoin lorsque leurs boutons rouges (réactions sous-stress) s’activent.
Bien sûr cette posture est grandement favorisée si la qualité du climat et de sécurité psychologique de l’équipe est au rendez-vous. Qualité souvent elle-même étroitement liée à la posture du manager ou dirigeant qui anime l’équipe. Par ailleurs, d’autres facteurs sont impliqués : la dimension organisationnelle (clarté des missions et des rôles et des process), une vision partagée ou encore la mobilisation de techniques d’intelligence collective. Le sujet est donc complexe. Je l’ai abordé, dans cet atelier, par l’entrée de l’attitude coopérative et l’état d’esprit. Deux ingrédients qu’il dépend de chacun de nous d’activer, même si la chose n’est pas toujours aisée et demande de l’entrainement en situation de tensions.
L’atelier s’est conclut par un temps festif. Step-up, élu Great place to work, organise régulièrement des temps conviviaux, propices à la coopération. Merci à toute l’équipe grenobloise pour son accueil 🙂