Terre de blog
  • Home
  • Terre de blog
  • La conviction d’avoir de l’impact sur le cours du monde est essentielle
livre

La conviction d’avoir de l’impact sur le cours du monde est essentielle

Dans cet ouvrage percutant, l'anthropologue David Graeber met des mots sur un phénomène que nous avons tous pu constater : l'inflation chronique de tâches qui nous éloignent de notre cœur de métier. Ce que David Graeber qualifie de "Bullshitisation de l'économie".

Temps de lecture : 3 minutes

La conviction d’avoir de l’impact sur le cours du monde est essentielle

En préambule


[Dans cet ouvrage interpellant, David Graeber met en évidence l’explosion des emplois inutiles, ce dont les détenteurs seraient pour la plupart parfaitement conscients ! Or, l’une des sources fondamentales de joie et de bien-être pour un être humain est de ressentir selon David Greaber  « la joie d’être cause », la conviction d’avoir de l’impact et de pouvoir influencer le cours du monde…

À tous ceux qui préfèreraient être utiles à quelque chose.

L’utilité d’un poste est-elle inversement proportionnelle à sa rémunération ?

Question bien dérangeante, que l’actualité de 2019 a mise sur le devant de la scène.

« Nous connaissons tous des boulots qui vus de l’extérieur ne paraissent pas consister en grand-chose : consultants en ressources humaines [rien à voir avec coachs, entendons-nous bien], chercheurs en relations publiques, stratégistes financiers, avocats d’affaires… » Et si ces jobs étaient réellement inutiles et que les personnes les occupant en avaient conscience ? Telle est l’intuition de David Graeber, le point de départ d’un article qu’il rédige en 2013 à la demande d’une revue américaine.

Cet article, très vite, fait le buzz, est traduit dans 15 pays et suscite nombre de témoignages venant confirmer l’hypothèse de David Graeber.

Pourquoi, à quelques exceptions près, les métiers les plus utiles (soins, agriculture, enseignement par exemple) sont-ils aussi les moins rémunérés ? La crise du covid 19 en a été l’une des manifestations plus évidentes. Les premiers de corvée, comme ils ont été parfois nommés, étant à la faveur de cette crise, sur le devant de la scène, devant les premiers de cordée habituels. Et c’est bien grâce à eux, à l’informatique et à tous les métiers essentiels que nous avons pu tenir le choc… même s’il nous manquait certains métiers essentiels, hélas non considérés comme tels (je pense aux libraires, par exemple).

« La règle générale, écrit David Graeber semble être que plus un travail bénéficie clairement, moins il est rémunéré ». Comment est-ce possible ? David Graeber nous livre ses hypothèse à ce sujet, nuançant tout de même qu’il y a des exceptions à cette règle (les médecins par exemple et bien sûr probablement votre métier et le mien :-))

Un autre phénomène, qu’il qualifie de « bullshitisation des jobs », me semble en revanche ne pas connaître d’exception. Nous passons tous de plus en plus de temps en réunions plus ou moins utiles, à compléter des formulaires, à standardiser nos pratiques pour répondre à des normes qualité, à chercher des fonds (pour les chercheurs), à faire du reporting pour tracer et quantifier notre activité. Ceci nous éloignant de notre cœur de métier, de ce qui fait sens pour nous et probablement aussi… pour le monde !

Comment remédier à cela ? David Graeber n’a pas de baguette magique (c’est un privilège de coach ! Enfin nous n’avons pas de baguette magique mais nous faisons parfois comme si nous avions une, pour permettre à nos clients de sortir du cadre), même s’il a son idée sur la question. Remettre l’utile au cœur du travail et de la mission de nos organisations, reléguer l’accessoire aux oubliettes, voilà un joli programme, à méditer en cette fin d’année 2020.

Livre

Bullshit JobsDavid Graeber

Considéré comme l'un des penseurs les plus importants de ce début de siècle, David Graeber revient après cinq ans d'enquête pour analyser la notion de Bullshit job ou " Jobs à la con ", née sous sa plume et qui a fait le tour du monde. Poche + : parce qu'un livre n'est jamais clos, mais toujours dans le mouvement du monde, Bullshit Jobs sera précédé d'une nouvelle préface inédite de l'auteur..

Éditeur : Poche
Crédit photo 
Claire Delepau