Concentrez-vous !
« David est acheteur, Claire avocate, Joseph économiste et Antony consultant web. Ils ont en commun de bonnes études, une activité choisie, un poste intéressant… Pourtant, tous quatre ressentent une drôle de sensation une fois au boulot : ils éprouvent de plus en plus de mal à se concentrer » ainsi commence l’article du Monde daté du 25 octobre 2011, intitulé « Concentrez-vous ! ».
Boites mails saturées, envoie de mail à des collègue situés à 5 mètres, appels téléphoniques ou par Skype, connexion permanente à son blackberry : c’est une véritable pollution de l’attention dont-il s’agit. La dispersion au travail serait un mal de plus en plus présent dont on ne parle pas, une « situation assez invisible » d’après Caroline Datchary, sociologue. Peut-être d’autant plus invisibles que, habitués du zapping (changer de chaîne de TV, changer de station radio, etc), beaucoup considèrent ce que l’on pourrait appeler du papillonnage comme tout à fait normal. Et l’on peut en effet se demander si cette dispersion est vraiment un mal. Être multitâche, réactif, rapide, ne sont-ce pas là des qualités hautement appréciées de nos jours? Quand la réactivité est érigée en qualité « multiplier les e-mails permet de se rassurer » indique Christine Foulon, psychiatre.
Hyper-réagir aux sollicitations extérieures serait un moyen de « calmer des montées d’angoisse » ajoute Michael Stora, psychanalyste. De l’agitation face au vide…Réagir ou réfléchir? Il y a là probablement une question de limite, de curseur et peut-être aussi nécessité de regarder ce qui se passe avec lucidité. En effet, n’est ce pas une illusion d’efficacité que de réagir en quasi simultané au détriment d’un temps de réflexion? Sur un plan relationnel, chacun a pu expérimenter la maladresse de certains mails envoyés… trop vite. Et qui nécessiteront du temps afin de réparer les dégâts!
Première conséquence de la dispersion donc : le manque d’efficacité sur des missions de fonds, complexes, exigeant concentration. Deuxième conséquence, la dispersion aurait un impact sur notre sentiment d’être heureux. « Nous commençons à peine à mesurer scientifiquement les effets négatifs de ces phénomènes sur la performance et le bien être » déclare Christophe André. Il n’en va donc pas seulement de notre productivité mais de notre bien-être… Des solutions?
« La méditation, c’est scientifiquement prouvé, stabilise l’attention, augmente la capacité de concentration et l’habileté à passer d’une tâche à l’autre » toujours selon Christophe André, auteur de « Méditer jour après jour ». Faisant moi-même pratiquer la méditation durant certains accompagnement, je confirme son efficacité pour développer sa capacité à être présent à ce que l’on fait. Mais méditer au bureau n’est pas toujours évident, surtout en openspace.
Alors en attendant la méditation sur le lieu de travail, voici quelques conseils issus du bon sens – qui dans l’urgence ambiante déserte bien souvent les lieux de travail! :
- Fermer la porte de votre bureau (ce qui suppose que vous disposiez d’un bureau, je vous l’accorde)
- Privilégier le téléphone ou la rencontre en face en face plutôt que le mail pour tout échange potentiellement sensible ou important
- Mettre votre téléphone sur messagerie ainsi que votre téléphone portable ou blackberry pendant que vous réalisez une tâche qui exige un haut niveau de concentration
- Installez-vous dans une salle de réunion, réservée par vous, pendant quelques heures, afin de ne pas être dérangé[/p]
- Pensez à la satisfaction que vous ressentirez d’avoir terminé ce que vous avez commencé.