Reprenons le titre :
et si nous osions l’optimisme ?
Oser l’optimisme voilà une formulation qui semble nous dire : faire preuve d’optimisme, c’est prendre un risque, cela ne va pas de soi puisqu’il faut oser. Et en un sens, je suis d’accord, oser l’optimisme c’est faire un pari, celui du triomphe de la joie sur les passions tristes (tristesse, colère, peur), de la Vie sur les forces de destruction. Un pari audacieux en France où l’esprit critique nous fait plus souvent pencher vers un pessimisme éclairé. Pour autant, dans le contexte actuel, ce thème tombe à point nommé et me donne envie de vous livrer ce billet d’humeur…
Voici que, alors que nous attendions l’été (je parle pour les Français restés en France) – je veux dire le vrai, avec sa chaleur journalière et ses douces soirées- à nouveau la menace des marchés et des agences de notation nous assaillait de toute part, jusque dans notre quotidien, sur la plage ou au café, à la une des radios et des journaux. Probablement les vacances et l’état de prise de distance ou de légèreté induite par le – certes léger- chatoiement du soleil sur nos orteils ont-ils atténué la panique potentielle des vacanciers (je ne parle évidemment du monde à part des Traders). Pourquoi ? Parce qu’à ce moment là, nos regards se tournaient ailleurs, notre attention étant attirée par du beau, du bon, du vrai, des sensations plus ou moins fortes mais du moins nous reliant à la vie, dans ce qu’elle a de plaisant, de séduisant, de bon. Il me semble que nous gagnerions , en cette rentrée, à inviter l’été – au sens figuré car au sens propre il est enfin là! – et à réenchanter notre quotidien par des choses somme toute assez simples. Il s’agit avant tout d’aiguiser notre regard, de porter notre attention sur les éléments qui nous réjouissent plutôt que sur ceux qui pourraient nous inquiéter, sans pour autant nier ces derniers. C’est une question de posture. Un choix. Une philosophie.
Il m’arrive de penser que lorsque j’aurai 90 ans, je regarderai derrière moi et contemplerai ma jeunesse d’alors (jusque 89 ans ?) me demandant si j’ai vraiment vécu et savouré, le plus possible, la chance inouïe, car tellement improbable (statistiquement), de vivre. Si le vivant cherche toujours à persévérer dans son être, c’est, probablement, que l’élan de la vie est plus fort que tous les obstacles qui se présentent sur son chemin (ceci explique-t-il pourquoi l’Univers est en expansion ? ). Se réjouir de la vie, d’être vivant, de sentir, voir et contempler, voilà ma proposition pour une rentrée un peu plus désirable que celle que les médias nous proposent. La chute des cours, les offensives, l’insécurité : les forces de destruction font la une. Bien qu’il faille s’en informer et s’indigner, remettre un peu de joie, d’espoir au programme ne serait qu’un juste rééquilibrage. Parlons de ces entrepreneurs qui changent le monde, des artistes qui nous font regarder le monde autrement, de ces femmes et ces hommes qui agissent, souvent avec peu, modestement mais sûrement.
Des hommes et des femmes héros du quotidien, à la Une. De l’humain, un zest « d’ailleurs » qui ne soit pas synonyme de lutte mais aussi de solidarité et de paix. Le négatif de nos journaux actuels, qui reste dans l’ombre et pourrait nous éclairer. Une autre vision du monde que celle d’un monde qui va mal, qui d’ailleurs paralyse plus qu’elle ne donne envie d’agir. Et c’est probablement animés de joie et d’espoir que nous serons le mieux à même de faire face à nos défis quotidiens… et planétaires pour les plus ambitieux.
Pour aller plus loin
Voici une vidéo d’une interview de Gilles Deleuze (Philosophe) sur la joie, transmise par un ami en réaction à cet article;