Engagement et concentration, clés du bien-être
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Mes travaux de recherche récents en philosophie contemporaine et en éthique m’ont amenée à travailler sur les conditions nécessaires un bien-être, à l’épanouissement et au bonheur. J’ai, à cette occasion, découvert les travaux du psychologue américain Martin Seligman, chef de file du centre de recherche en psychologie positive de l’Université de Pennsylvannie. Qu’est ce que la psychologie positive? C’est une discipline dont le but est le définir les conditions du bien-être, « d’étudier ce qui donne sens à la vie » (Seligman) par exemple en établissant une classification des bons traits de caractères, c’est à dire ceux qui sont bons pour notre bien-être. Cette démarche est à contre courant de la psychopathologie qui classifie les maladies mentales et ce qui dysfonctionnent en nous (CF le DSM).
L’ouvrage de Martin Seligman, traduit en français par « S’épanouir » (flourishing), met en avant l’importance de satisfaire 5 conditions pour parvenir à l’épanouissement : le sens, les émotions et relations positives, la réussite et l’engagement. Et c’est sur ce dernier point que nous allons porter notre attention. En effet qu’il faille que nos actions aient du sens, c’est à dire nous donnent le sentiment de contribuer à une mission, une vision, une valeur, une cause qui nous dépasse, cela s’entend. Que des émotions positives plutôt que négatives, des relations harmonieuses plutôt que conflictuelles soient source de bien-être cela semble évident et enfin que la réussite de nos actions plutôt que les échecs (même si ils peuvent être apprenants!) favorisent l’épanouissement, tout ceci parait relativement logique. Mais pourquoi l’engagement?
L’engagement correspond en fait à une expérience de pleine concentration dans l’action, notion très proche de ce que Mihali Csikszentmihalyi nomme « expérience optimale ou flux ». Durant ces moments d’intense concentration, vous ne voyez plus le temps passer et votre attention est alors totalement centrée sur la tâche à accomplir. Le plaisir peut être associé à cette concentration mais pas nécessairement car la tâche peut être ardue. En revanche, une fois l’action terminée, la satisfaction est à son comble.
Or, nos lieux et pratiques de travail sont de plus en plus enclin à favoriser la dispersion ou l’agitation au détriment de la concentration : openspace, messagerie mail, tchat, téléphone mobile, injonction à la communication immédiate. Il y a là un véritable phénomène de société, dont on peut se demander s’il n’est pas en partie responsable du mal-être au travail. Se créer des espaces de déconnexion pour rester concentré constitue donc, à mon sens, non seulement un enjeu en terme d’efficacité mais également en terme de bien-être. Alors qu’attendons-nous pour nous déconnecter quelques heures par jour? Je vous suggère d’expérimenter la différence entre des journées avec des périodes « off » et « on » et des journées habituelles et de partager vos retours d’expériences sur ce blog!