La zone des priorités inversées
La zone de confort peut s’entendre de différentes manières. Ici, il s’agit de la zone de nos habitudes. Dans cette zone l’urgent peut supplanter l’important, répondre à ses mails en moins de 24 heures faire office de « must » et la réactivité constituer une sorte de mantra ; le long terme peut être sacrifié sur l’autel du court terme, au détriment de dossiers stratégiques et parfois de notre santé… En résumé, être dans sa zone de confort, ce n’est pas si confortable !
Nous pouvons de manière habituelle, par exemple, faire passer nos priorités d’agenda professionnel court terme (l’urgent ou supposé urgent) avant des dossiers clés qui demandent plus de concentration, ou bien repousser ce que nous avons à dire d’important par peur du conflit ou encore systématiquement différer une activité extra-professionnelle (comme la course à pied de fin de journée… je ne pense à personne !) au profit du bouclage d’un dossier. Résultat ? Rester dans cette zone de confort ou d’habitudes est efficace à court terme mais s’avère souvent inefficace à long terme… Fatigue, frustration de ne pas avoir accompli ce qui est important pour soi ou pour l’organisation, sentiment de dispersion sont souvent au rendez-vous.
La logique voudrait que l’on fasse figurer en priorité de nos agendas ce qui est réellement important. Mais la logique ou la raison et les habitudes ne vont pas forcément de pair ! *
Mode d’emploi
Si vous constatez en effet que vous vous retrouvez régulièrement dans cette situation de frustration, alors il est peut-être temps de sauter le pas hors de cette zone de confort !
- Première règle de base : visez un petit pas, une action réaliste. Inutile d’accroître la frustration en ajoutant à la sacro-sainte To-do-list une action que vous ne pouvez mettre en œuvre par ce qu’elle est trop difficile. Ou découper le projet en sous-projets réalisables à court terme.
Il s’agit à la fois de sortir de sa zone de confort, et de préférence sans sauter à pieds joints dans la zone de panique, c’est-à-dire en prenant soin de soi. Prendre soin de soi est étranger à la plupart d’entre nous, une sorte de concept tout droit sorti de la culture anglophone si coutumière du « take care » mais qui n’a visiblement pas encore franchi la porte de nos bureaux hexagonaux. Il s’agit de respecter ses limites et son rythme, de ne pas s’exposer inutilement, et de se faire plaisir… c’est l’été, soyons fous 🙂
- Deuxièmement, identifiez les valeurs qui vous animent. Interrogez-vous sur ce qui est important pour vous en ce moment, en quoi tel projet ou action est source de sens puis notez les pour en garder trace
- Troisièmement, donnez du sens à l’action en la reliant à la valeur forte qui lui est associée. Il s’agit de focaliser votre attention sur la valeur qui sera satisfaite si vous accomplissez l’action en question
- Quatrièmement imaginez, visualisez ce que cela vous fera ressentir d’avoir accompli cette action riche de sens pour vous
- Et enfin, expérimentez l’action en question ! Si l’action nécessite un temps de concentration important, je ne saurais trop vous suggérer quelques bonnes pratiques : vous isoler du flux de sollicitations en fermant la porte de votre bureau ou en réservant une salle de réunion, éteindre votre messagerie et votre téléphone, prévenir que vous n’êtes pas disponible pendant par exemple 2 heures
Sortir de notre zone de confort nécessite une forme d’apprentissage et d’élargir la palette de nos réponses possibles dans une situation donnée. Pour ne pas sacrifier le long-terme sur l’autel de la satisfaction immédiate, il nous sera nécessaire de faire preuve de détermination et de bienveillance avec nous-mêmes (autre concept qui nous est passablement étranger !).
À l’heure où je converse en anglais afin de me préparer à sortir de ma zone de confort à la rentrée, il me reste à vous souhaiter un bel été et à vous dire : prenez soin de vous !
Un client témoigne
« Suite à un changement de poste en interne, ma société m’a donné l’opportunité de suivre un coaching auprès de Claire Delepau.J’étais resté au même poste pendant 6 ans, bien installé dans ma zone de confort. Mon challenge était double : sortir de mes habitudes et mes certitudes, mais aussi développer un positionnement stratégique que je n’avais pas du tout appréhender jusqu’alors. J’ai réellement apprécié cet accompagnement qui s’est fait naturellement avec l’évolution de la situation et des équipes. Cela m’a permis d’avoir sereinement une réflexion personnelle sur mon positionnement et de développer une vision plus stratégique pour mes équipes ! »
* À ce sujet, je vous recommande « le pouvoir des habitudes, changer un rien pour tout changer », de Charles Duhigg